Le master droit du numérique de l’université Paris-Est Créteil
Depuis 2016, le master droit du numérique propose aux étudiant.e.s en droit une formation bi-disciplinaire en droit et en informatique. Il est constitué de deux parcours, l’un, intitulé informatique et droit est un parcours en alternance ; l’autre, intitulé Graduate program est un parcours d’initiation à la recherche académique.
Sur le plan juridique, l’objectif du master est de former des juristes spécialisé.e.s en droit du numérique. Il entend leur fournir une connaissance approfondie du droit positif, tant en ce qui concerne les textes applicables que la jurisprudence judiciaire, administrative, constitutionnelle, européenne ou internationale. Une bonne connaissance du droit n’est que peu d’utilité sans comprendre les défis et les controverses qui traversent sa mise en place. L’un des objectifs est donc de permettre aux étudiant·es de développer une réflexion fine et autonome sur les enjeux de l’encadrement juridique du numérique.
Sur le plan informatique, l’objectif du master est de fournir aux étudiant·es les bases et les notions élémentaires de l’informatique. L’enseignement est bi-disciplinaire. A la différences d’autres masters, il ne s’agit pas seulement de proposer aux étudiant·es quelques modules d’introduction aux questions techniques mais bien de leur enseigner les fondements de l’informatique.
De ce fait, le Master veut procurer aux étudiant·es une maîtrise suffisante des aspects techniques du droit du numérique pour pouvoir dialoguer efficacement avec les techniciens du numérique (programmeur·ses, administrateurices de bases de données, administrateurices réseau et autres informaticien·nes). En effet, la bonne maîtrise du droit du numérique suppose une bonne compréhension des questions techniques qui la sous-tendent. Comment comprendre, par exemple, les défis de la régulation des réseaux sociaux sans comprendre le fonctionnement d’un algorithme de modération ? Comment comprendre les défis de l’accès aux algorithmes publics (tels que, par exemple, ceux de Parcousup) sans comprendre l’impact de ces derniers sur la vie de plusieurs milliers de bachelier·es ? Comment comprendre les défis de la protection des données à caractère personnel sans comprendre la manière dont elles sont recueillies ?
Au-delà du caractère bi-disciplinaire du Master (et de la grande quantité de cours en informatique que cela suppose), le Master de droit du numérique de l’UPEC se distingue des autres masters à plusieurs égards.
Tout d’abord, les deux années du Master (M1 et M2) sont en alternance. Leur qualité d’apprenti·es permet non seulement aux étudiant·es de jouir d’une certaine autonomie financière (dès la première année du master) mais aussi de prendre rapidement consciences, sur le « terrain », des difficultés liées à la mise en œuvre du droit du numérique et l’intérêt qui existe à pouvoir en comprendre les implications techniques et informatiques. Cela leur permet, dès la première année, de ne pas être déconnectés des réalités concrètes d’application du droit du numérique.
Ensuite, le Master de l’UPEC accorde une place importante à l’étude du droit public du numérique. Si la compréhension des enjeux relatifs à la transformation, par le numérique, du droit des données personnelles, de la propriété intellectuelle, de la concurrence, du droit social, ou des contrats est absolument fondamentale (et occupe une place centrale dans le Master), il en va de même de ceux liés à la transformation, par le numérique, du droit des libertés, du droit des réseaux ou de la gouvernance.
Enfin, le Master de l’UPEC croit en l’importance - pour le plein approfondissement des connaissances des étudiants, pour le bon développement d’une réflexion juridique fine et autonome et pour l’entière compréhension des interactions qui existent entre les questions techniques et les questions juridiques – de l’expérimentation. C’est la raison pour laquelle le Master organise de nombreux « ateliers » : certains sont juridiques (tels que ceux, par exemple, de legal design, qui, avec une designeuse, encourage les étudiant·es à mettre le « droit en schéma » ; ou « d’exercice des droits » qui conduit les étudiant·es à mettre en œuvre leurs droits d’accès à leurs données personnelles) ; d’autres sont informatiques (tels que ceux, par exemple, visant à étudier les mécanismes d’anonymisation) ; et d’autres enfin sont bi-disciplinaires (tels que ceux visant à « écrire » en langage informatique des énoncés juridiques, ou à « auditer » des algorithmes de modération).
Dans cette même optique, le Master accorde une place importante à la recherche et aux savoirs universitaires. Au-delà des nombreuses conférences organisées pour les étudiant·es du Master, ils sont, eux-mêmes, invités, à présenter régulièrement les résultats des ateliers d’expérimentations. Ils doivent par ailleurs assister à des conférences organisées à l’extérieur de l’université. Le Master accorde une place tout à fait importante au mémoire de recherche pour lequel les étudiant·es sont suivis tout au long de l’année.