You'll find here quotes, mostly in french, that are some raindrops describing the rivers of the world - at least the way it appears to me.
« If nature has made any one thing less susceptible than all others of exclusive property, it is the action of the thinking power called an idea, which an individual may exclusively possess as long as he keeps it to himself; but the moment it is divulged, it forces itself into the possession of every one, and the receiver cannot dispossess himself of it. Its peculiar character, too, is that no one possesses the less, because every other possesses the whole of it. He who receives an idea from me, receives instruction himself without lessening mine; as he who lights his taper at mine, receives light without darkening me. »
Lettre de Thomas Jefferson à Isaac McPherson, 13 Août 1813, disponible intégralement ici et cité par L. Maurel.
« Quelque chose nous incombe […] les déportés, les massacrés n'ont plus que nous pour penser à eux. Si nous cessions d'y penser, nous achèverions de les exterminer, et ils seraient anéantis définitivement. »
Vladimir Jankélévitch. L'Imprescriptible [Édition du Seuil, 1986, pp.59-60].
« Être de gauche c’est d’abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi ; être de droite c’est l’inverse. »
Gilles Deleuze. Abécédaire.
La Grèce c’est le mauvais élève de l’Europe. C’est toute sa qualité. Heureusement qu’il y a des mauvais élèves comme la Grèce qui portent de la complexité. Qui portent un refus d’une certaine normalisation germanico-française, etc. Alors continuez d’être des mauvais élèves et nous resterons de bons amis…
Hunter Stockton Thompson. Testament à la destination de son petit-fils. Février 2005.
Oui, je suis devenu raisonnable auprès de vous ; j’ai parfaitement appris à me distinguer de ce qui m’entoure : et me voilà isolé dans la beauté du monde, exilé du jardin où je fleurissais, dépérissant au soleil de midi. L’homme qui songe est un dieu, celui qui pense un mendiant ; et celui qui a perdu la ferveur ressemble à l’enfant prodigue qui contemple au creux de sa main orpheline les quelques sous dont la pitié l’a gratifié sur son chemin.
Friedrich Hölderlin, « Hypérion ou l’Ermite de Grèce ». Gallimard, Poésie, p. 56.
De toute idée, on peut peut-être tirer un concept […]. […] le rêve concerne, avant tout, ceux qui ne rêvent pas. Le rêve de ceux qui rêvent concerne ceux qui ne rêvent pas, et pourquoi cela ça les concerne? Parce que dès qu'il y a rêve de l'autre, il y a danger. A savoir que le rêve des gens est toujours un rêve dévorant qui risque de nous engloutir. Et que les autres rêvent, c'est très dangereux, et que le rêve est une terrible volonté de puissance, et que chacun de nous est plus ou moins victime du rêve des autres, même quand c'est la plus gracieuse jeune fille, même quand c'est la plus gracieuse jeune fille, c'est une terrible dévorante, pas par son âme, mais par ses rêves. Méfiez-vous du rêve de l'autre, parce que si vous êtes pris dans le rêve de l'autre, vous êtes foutu.
Gilles Deleuze, Qu'est-ce que l'acte de création ?, Conférence donnée à la Fémis le 15 mai 1987.
Tout corps plongé dans les entreprises reçoit une poussée égale au volume d'exploitation constatée.
Gérard Filoche, Meeting unitaire contre la taxation des indemnités des accidentés du travail, 1er décembre 2009.
La liberté est un bagne aussi longtemps qu’un seul homme est asservi sur la terre.
Albert Camus, « Les justes », 1952.
Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme : “Jouis”.
Adolphe Thiers, Commission sur l'instruction primaire, 1849.
Cité par Paul Lafargue dans l'avant propos de « Le droit à la paresse », 1881.
Forme tes yeux en les fermant.
André Breton, Paul Eluard
Toute vérité passe par trois stades :
En premier lieu on la ridiculise ;
en deuxième lieu on s'y oppose violemment ;
enfin on l'accepte comme si elle allait de soi.
Arthur Schopenhauer
Écrire, c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit.
Marguerite Duras
À ceux que les livres ont manqué il leur manquera toujours la pensée, une expérience élargie de la vie qui s'ouvre et où circulent les vivants et les morts. Où reviennent ceux qui nous ont quitté et prennent vie ceux qui n'ont jamais été.
Danièle Sallenave - « Le don des morts »
“Fear not your enemies, for they can only kill you.
Fear not your friends, for they can only betray you.
Fear only the indifferent, who permit the killers and betrayers to walk safely on the earth.
Edward Yashinsky
Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma famille, je le rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose qui fût utile à ma famille, et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe et au genre humain, je le regarderais comme un crime.
[…] Lorsque je passe de l’idée de Pierre à l’idée de Paul, je dis que ma puissance d’agir est augmentée; lorsque je passe de l’idée de Paul à l’idée de Pierre, je dis que ma puissance d’agir est diminuée. Ce qui revient à dire que lorsque je vois Pierre, je suis affecté de tristesse; lorsque je vois Paul, je suis affecté de joie. Et, sur cette ligne mélodique de la variation continue constituée par l’affect, Spinoza va assigner deux pôles, joie-tristesse, qui seront pour lui les passions fondamentales, et la tristesse ce sera toute passion, n’importe quelle passion enveloppant une diminution de ma puissance d’agir, et joie sera toute passion enveloppant une augmentation de ma puissance d’agir. Ce qui permettra à Spinoza de s’ouvrir par exemple sur un problème moral et politique très fondamental, qui sera sa manière à lui de poser le problème politique : comment se fait-il que les gens qui ont le pouvoir, dans n’importe quel domaine, ont besoin de nous affecter d’une manière triste ? Les passions tristes comme nécessaires. Inspirer des passions tristes est nécessaire à l’exercice du pouvoir. Et Spinoza dit, dans le Traité théologico-politique, que c’est cela le lien profond entre le despote et le prêtre, ils ont besoin de la tristesse de leurs sujets. Là, vous comprenez bien qu’il ne prend pas tristesse dans un sens vague, il prend tristesse au sens rigoureux qu’il a su lui donner : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir. […]
Universal Music a connu une baisse de son CA de 7,8% en 2008 mais ses bénéfices étaient en hausse de 11,6% sur un an.
Warner Music Group a vu ses ventes augmenter de 3% sur l'ensemble de l'exercice 2008.
Les français ont acheté 2 fois moins de disques en 2008 qu'en 2002 mais la part du budget consacré aux produits culturels est stable (5,93% en 1997 et 6,75% en 2007).
La fréquentation des salles de spectacles et de cinéma augmente, les ventes de téléviseurs, DVD et autre grimpent en flèche.
La vente des disques vinyles a été en hausse de 77% en 2008.
Le film “Home”, diffusé gratuitement à la télé et vu par 8 millions de téléspectateurs, et diffusé aussi gratuitement sur Internet, est arrivé à la 9ème place du box-office la semaine de sa diffusion en salle alors qu'il n'était diffusé que dans 19 salles sur Paris. Deux semaines après sa diffusion il était encore en tête des ventes de DVD et de Blue-ray à la FNAC.
Le titre “Shot in the Back of the Head” de l'artiste Moby a été diffusé gratuitement (par l'artiste lui-même) pour promouvoir l'album qui le contient. C'est aussi le titre de cet album le plus vendu sur iTunes.
En 2007, sur 45.236 sociétaires qui ont reçu quelque chose de la SACEM (sur 124000 morts ou vivants), seulement 3211 ont touché plus de 10000€.
En 2007, la SACEM elle a réparti la somme totale de 643,5 millions d'euros en croissance de 1,4% par rapport à 2006 soit seulement 33 euros par foyer fiscal imposable.
La qualité essentielle de l'homme c'est d'être fou.
Et que tout le problème c'est de savoir comment, il soigne sa folie.
Si vous n'étiez pas fou, comment voulez-vous que quelqu'un soit amoureux de vous, pas même vous.
Et que les fous que l'on met dans les asiles psychiatriques, c'est des types qui ratent leur folie.
L'essentiel de l'homme c'est de réussir sa folie…
François Tosquelles.
La prière c'est quand la nuit vient sur la pensée.
Alain.
Le chercheur est l’homme de demain. Le chercheur est le type qui donne sans perdre, et qui reçoit sans prendre. Il vit dans l’économie de l’altruisme, de la gratuité, et de la coopération. Il est obligé de vivre là-dedans, sinon il crève, macère dans sa tour d’Ivoire et ne trouve rien.
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« Éloge de la gratuité », Bernard Maris, Charlie Hebdo n°874, 18/03/09.
Those who would give up Essential Liberty to purchase a little Temporary Safety, deserve neither Liberty nor Safety
En succombant au langage des chiffres, nous nous déclassons peu à peu. Peut-être sont-ils le prix à payer pour supporter la connaissance la plus misérable du monde. Leur abstraction et leur idiotie nous épargnent, comme l’écrit [Ernst] Jünger, l’intuition, cet accès direct et sensible à la réalité, à son évidence, à sa profondeur, et à tout ce qui nous rendrait tant d’informations soit inutiles, soit invivables.
« Les chiffres et les morts », Philippe Lançon, Charlie Hebdo n°824, 02/04/08.
« De la sagesse », Pierre Charon.
« Le Métier de sociologue », Pierre Bourdieu.
Thomas Watson, chairman of IBM, 1943 .
There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.1)
Warren E. Buffet, New York Times, 26th November 2006.
Thucydide
Matt Porter (porter@cox.net)
Bossuet
Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l'une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m'étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup !.
P. Desproges