L’abonnement à des revues

Alors que le ministère de la Recherche de la France paie 172 millions d’euros à Elsevier (voir l’article de rue 89 (archive), la plus grande bibliothèque du monde est détruite (archive) sans que personne ne s’en émeuve.

La question posée, celle du droit d’auteur, ou plutôt de l’éditeur. Je ne peux que vous recommander de vous abonner à la liste de la communauté francophone du libre accès pour avoir du grain à moudre, ou de lire cet article d’Acrimed pour comprendre comment fonctionne le curieux monde de l’édition scientifique.

La bibliothèque de Liège vous donnera de nombreuses sources pour trouver l’information en Open Access, nous allons ici surtout traiter de comment accéder à un article publié dont vous ne savez pas s’il est librement accessible ou non.

Par quelle voie ?

Il y a trois grandes façons d’accéder à un document publié :

  1. En obtenant la copie publiée légalement,
  2. En obtenant la copie publiée illégalement,
  3. En obtenant une version alternative à la version publiée.

Chaque façon a ses avantages et ses inconvénients : la version publiée est la seule qui fait acte, c’est celle qu’il faut citer et à laquelle il faut renvoyer. L’obtenir peut parfois être très compliqué, même si votre institut paie un abonnement pour que vous pussiez la consulter.

Pour effectuer une recherche en mêlant les sources légales et les versions alternatives, oadoi est une excellente ressource.

Obtenir une copie légalement

Il y a les revues, conférences, journaux, etc., qui sont téléchargeables librement : vous tomberez vite dessus, un clic, un téléchargement, c’est fini. Là où ça se corse, c’est si l’accès est payant.

Renseignez-vous : votre institut, votre faculté, votre laboratoire, votre bibliothèque, etc. paient peut-être un (voire plusieurs !) abonnements coûteux à des revues. Trouver ce genre d’information n’est pas toujours évident : demandez autour de vous, fouillez l’intranet, passez à votre bibliothèque, etc.

À titre d’exemple, je liste ci-dessous les outils et procédures pour les instituts dont j’ai été membre. Un proxy (comme Foxyproxy pour firefox) ou un client vpn peuvent vous être utile si vous êtes en déplacement.

Organisation Adresse(s) Remarque(s)
INRIA Nécessite d’être déjà sur le réseau interne ou d’employer un proxy (procédure (accès réservé)). Voir aussi l’intranet, il est possible d’écrire à pour obtenir la numérisation d’un document dont vous aurez remarqué l’accessibilité dans le catalogue OPAC.
INSMI Par VPN ou par proxy Un abonnement assez riche, également accessible depuis le webmail de mathrice
AMU Avec Bento Le Bookmarklet rend l’emploi facile et agréable.
CNRS , via l’ INSIT Bibliosciences Vérifiez si votre laboratoire ou UMR est inscrit sur le site de bibliosciences.
UPEC À première vue, l’abonnement semble assez pauvre.

Il est sous certaines conditions possibles de faire numériser des documents par l’INIST ou grâce au service de prêt entre bibliothèques (PEB) de l’INIRA, joignable à .

Mais surtout, n’oubliez pas que les documents dans le domaine public peuvent être librement téléchargés sur des sites comme Bartleby, Project Gutenberg, Wikisource, Librivox (pour les versions audio), Gallica… Vous pouvez surveiller sur le calendrier de l’avent du domaine public quels auteurs rentreront dans le domaine public l’année prochaine !

Obtenir une copie illégalement

Il existe sans doute des façon illégales d’obtenir des copies de vos articles et livres préférées, mais, ne pouvant les lister sur ce site, je laisse à d’autres le soin de poser des questions, de répondre à des demandes, de faire des listes ou encore de donner des conseils.

Obtenir une version alternative

Certaines revues autorisent les auteurs à laisser en ligne des versions « alternatives » de leurs articles. Ces versions peuvent être des prépublications, des post-publications, voire même la version publiée. Pour connaitre la politique d’un éditeur ou d’une revue, tournez-vous vers Sherpa/Romeo (le mieux est de faire une recherche par ISSN). Vous pourrez ainsi découvrir les politiques de Mathematical Structure in Computer Science, Lecture Notes in Computer Science ou d’Information and Computation, moins restrictives que ce à quoi je m’attendais.

Repérez la liste précise des auteurs grâce à DBLP et rendez-vous sur leurs pages : peut-être ont-ils mis au téléchargement une version alternative à la version publiée, voire la version publiée ? Si la page de l’auteur n’est plus en ligne, tentez de remonter dans le temps avec webarchive.

Le méta-moteur de recherche BASE indexe plus de 3333 sources de contenu, parmis lesquels ArXiv, HAL, DOAJ, etc. C’est la source idéale pour savoir si une version libre d’un document a jamais été mise en ligne, mais elle est parfois brouillone : dissemin semble mieux organisée.